La capitale égyptienne a déménagé deux douzaines de fois au cours des 5 000 ans d’histoire du pays, mais son siège actuel du pouvoir est resté inchangé depuis l’an 969. C’est l’année où les envahisseurs fatimides ont commencé à construire une grande enceinte pour abriter leurs nouvelles mosquées et palais – une ville privée connue de ses habitants sous le nom d’al-Qahera, et finalement du monde sous le nom de Le Caire.
Mais un millénaire plus tard, et près de 20 millions d’habitants plus tard, le temps du Caire pourrait enfin être révolu – si l’on en croit les autorités égyptiennes. Le gouvernement a annoncé son intention de passer le relais du Caire à un autre développement dirigé par des étrangers. Comme jadis al-Qahera, cette nouvelle capitale doit être construite de toutes pièces – en l’occurrence par l’homme d’affaires émirati à l’origine du Burj Khalifa – sur des sables vierges à l’est de sa devancière.
« L’Egypte a plus de merveilles que tout autre pays au monde et fournit plus de travaux qui défient toute description », a déclaré le ministre du Logement, Mostafa Madbouly, alors qu’il dévoilait le projet devant 30 émirs, rois et présidents en visite, et des centaines des investisseurs potentiels. « C’est pourquoi il est nécessaire pour nous, en tant qu’Égyptiens, d’enrichir ce tableau – et d’y ajouter quelque chose dont nos petits-enfants pourront dire qu’il améliore les caractéristiques de l’Égypte. »
L’échelle des plans défie certainement les normes historiques. Si elle était achevée, la ville actuellement sans nom s’étendrait sur 700 km2 (un espace presque aussi grand que Singapour), abriterait un parc deux fois plus grand que Central Park à New York et un parc à thème quatre fois plus grand que Disneyland – le tout devant être achevé dans un délai de cinq à sept ans. ….
